| Titre : | ÉTUDE DE DÉMARCHES DE DURABILITÉ DANS LE DOMAINE ALIMENTAIRE : RAPPORT D’ANALYSE TRANSVERSE |
| Auteurs : | Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (BASIC) (France), Auteur ; Greenpeace (France), Auteur ; WWF (France), Auteur |
| Type de document : | document électronique |
| Année de publication : | 2021 |
| Langues : | Français |
| Catégories : | |
| Résumé : |
Depuis plusieurs années, nous assistons à une prise de conscience croissante du consommateur concernant les impacts négatifs du système agroalimentaire actuel et la nécessité de changer de modèle. Dans ce contexte, les démarches de durabilité alimentaire se sont multipliées : labels, certifications, marques privées, démarches de progrès… En résulte une surabondance d’informations pour les consommateurs, les restaurateurs et les responsables
d’achat qui ne parviennent plus forcément à se repérer dans cette profusion d’initiatives. Au-delà du manque de lisibilité pour les consommateurs, cette multiplication des démarches a également des conséquences pour les pouvoirs publics qui sont amenés à mettre en place des politiques de soutien à certaines de ces démarches. Cette année est particulièrement marquante à cet égard avec les arbitrages de la prochaine Politique Agricole Commune (PAC) et du Plan Stratégique National (PSN). Au-delà des subventions dédiées à l’Agriculture Biologique, cette politique s’oriente vers un soutien financier d’autres démarches telles que la certification Haute Valeur Environnementale (HVE). Ne se limitant pas à des soutiens financiers, l’Etat peut également favoriser le développement et la structuration de certaines démarches à travers ses politiques publiques. C’est le cas par exemple de loi EGalim qui a formalisé une obligation d’introduction de 50% de produits durables dans l’offre de la restauration collective, ou encore de l’expérimentation en cours pour un affichage environnemental sur les produits alimentaires. Or, il n’existe pas à l’heure actuelle d’étude analysant de façon systémique les impacts sociaux, économiques et environnementaux engendrés par les différentes démarches de durabilité alimentaire. C’est pour répondre à ce besoin, et ainsi éclairer les choix des acheteurs (restauration collective, distributeurs, consommateurs, etc.) et des décideurs politiques, que Greenpeace, le WWF et le BASIC ont réalisé cette étude. La méthodologie mise en place a été testée sur un panel de 11 démarches françaises de durabilité alimentaire : ― Agriculture Biologique ― Bio Équitable en France ― Demeter ― Nature & Progrès ― Agri Confiance ― Zéro Résidu de Pesticides ― Haute Valeur Environnementale ― Bleu-Blanc-Cœur (filière bovine et filière porc-volaille) ― Appellation d’Origine Protégée (filière Comté et Cantal) ― Label Rouge (filière volaille de chair et filière porcine) ― C’est qui le Patron ?! (filière lait liquide et filière jus de pomme) Pour mener à bien ce travail, la première étape a consisté à mettre au point, à partir d’une large revue de la littérature scientifique, une grille de non-durabilité du système alimentaire actuel. Cette grille répertorie les 14 principales problématiques environnementales et socio-économiques à l’origine de la dégradation des systèmes alimentaires, ainsi que les différentes causes de ces problématiques. Nous avons ensuite confronté cette grille de durabilité avec les visions et les intentions de chaque démarche de durabilité, ainsi que les actions mises en œuvre dans leur cadre (critères des cahiers des charges mais aussi activités connexes), afin d’évaluer leur potentiel d’impact. Pour permettre au plus grand nombre de comparer simplement les potentiels d’impact des différentes démarches, nous avons agrégé les résultats obtenus sous la forme d’une notation environnementale et d’une notation socio-économique, toutes deux comprises sur une échelle ouverte de 0 à 5 (dit autrement, une notation de 5 correspond au meilleur résultat obtenu par les démarches de notre échantillon, mais ne signifie pas pour autant qu’il s’agit du meilleur résultat possible en termes de durabilité). Lors de l'utilisation de la grille d'analyse pour l'évaluation, 5 problématiques ont par ailleurs été identifiées comme centrales pour augmenter la durabilité des démarches : la biodiversité, le climat, l’atteinte d’un revenu décent, la santé humaine et le bien-être animal. Ces 5 problématiques ont alors bénéficié d'une pondération plus importante que les 9 autres dans le système de notation. Cette étude propose ainsi un cadre d’analyse innovant qui permet de prendre en compte de manière exhaustive les principaux enjeux environnementaux (dérèglement climatique, érosion de la biodiversité…) et socio-économiques (revenus des agriculteurs et des travailleurs, santé humaine…), mais aussi leurs interactions. Elle s’inscrit en complémentarité des méthodes quantitatives existantes (notamment les analyses de cycle de vie) et assure une transparence totale sur la méthode utilisée, grâce à un site web dédié, afin que tous les acteurs puissent utiliser ces résultats. A noter cependant que 4 problématiques sont très rarement considérées dans les intentions des démarches et de leurs impacts : les conditions de travail, la sécurité alimentaire, l’épuisement des ressources non-renouvelables (énergétiques et minérales) ainsi que les pertes et gaspillages alimentaires. Premier résultat : l’écart significatif constaté entre les intentions des porteurs de démarches et les bénéfices environnementaux et socio-économiques avérés d’une majorité des démarches étudiées. Deuxième résultat, notre analyse permet également de distinguer 3 «familles» de démarches : ― les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique (Agriculture Biologique, Bio Equitable en France, Demeter et Nature & Progrès) dont les bénéfices environnementaux et socio-économiques sont les plus forts et homogènes ; ― les démarches partageant le socle de la certification environnementale (Agri Confiance, Zéro résidu de pesticides, Haute Valeur Environnementale), ayant les effets positifs les plus faibles et les moins avérés ; ― les démarches définies filière par filière, en lien étroit avec les acteurs de ces dernières (Bleu-Blanc-Cœur, AOP/AOC, Label Rouge et C’est qui le Patron ?!) ont des potentiels d’impact très hétérogènes et variables. Exception faite pour les filières Bleu-Blanc-Cœur dont les résultats sont plus homogènes mais avec des effets positifs modérés. Du fait du grand nombre de filières de ces différentes démarches (jusqu’à plusieurs centaines pour les Appellations d’Origine Protégée par exemple), nos résultats ne concernent que les filières étudiées et ne peuvent pas être généralisés à ce stade à toute la démarche associée. Il s’agit donc d’une première étape d’analyse à poursuivre afin d’obtenir une vision plus complète de chacune d’entre elles. Troisième résultat, l’opposition classique entre l’approche basée sur des exigences et interdits (usage proscrit des produits phytosanitaires, etc.) et celle basée sur la démarche de progrès (réduire l’usage des produits phytosanitaires, etc.) doit être nuancée, voire dépassée. Certaines démarches telles que Bio Équitable en France, Demeter et Nature & Progrès concilient les deux et obtiennent parmi les meilleurs résultats en termes d’impacts. Finalement un fort impact positif des démarches semble corrélé à leur capacité à : ― définir au démarrage des seuils d’entrée suffisamment restrictifs pour accompagner ou enclencher des changements de pratiques et de modèles, ― créer un environnement incitatif qui permet de progresser au fil du temps, tout en s’assurant de « cranter » une base minimale d’exigences et/ou interdits que tous les acteurs doivent atteindre à un horizon défini. Les résultats de cette étude nous amènent à formuler un certain nombre de recommandations à destination des décideurs publics. ― Conditionner le soutien public aux impacts des démarches et non à leurs intentions affichées. ― Suspendre le soutien public à la certification HVE tant que le cahier des charges n’a pas été révisé et renforcer le soutien à l’AB. ― Réviser les démarches identifiées comme “durables” dans la loi EGalim. ― Compléter le travail de l’affichage environnemental mené par le ministère de la Transition écologique. Au delà des résultats, la méthodologie développée dans cette étude nous permet ainsi de proposer un outil d’analyse à disposition de toutes et tous pour évaluer et réviser les démarches alimentaires. |
| Catalogueur : | RESOdoc |
| En ligne : | https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-09/280921_Etude_demarches_durabilites_GREENPEACE_WWF-BASIC_0.pdf |
Exemplaires
| Cote | Code-barres | Support | Localisation | Disponibilité |
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| aucun exemplaire |

